Il semble que rien ne va plus à Agadir. La qualité, tant prônée par le ministère et la FNIH n’a pas été au rendez-vous d’une destination aussi prestigieuse qu’Agadir, présente pourtant sur plusieurs chaînes de télévision à grande audience et consacrée par le festival de la Tolérance, Trophée Hassan II de Golf, sa fameuse corniche essaimée de plusieurs restaurants et lieux d’animation ayant pignon sur rue.
La nouvelle est tombée comme un couperet, car la sanction a durement frappé les unités au service jugé non conforme aux standards de la qualité. Majoritairement des 4 étoiles, le lot comprend des hôtels pourtant sous le giron de fonds d’investissements marocains très influents et financièrement puissants, sanctionnés pour non rénovation de leurs unités, vu leur piteux état de fonctionnement et de service.
La commission régionale de classement n’était pas allée par quatre chemins pour prendre sa décision. Contre toute attente, les mis en cause avaient pourtant reçu des recommandations qu’ils s’étaient engagés de respecter à la lettre. Mais rien de cela n’a été fait, paraît-il
Les mesures prises constituent une phase préparatoire à l’entrée en vigueur du projet de loi, actuellement dans son étape juridique finale, qui accorde aux établissements touristiques créés avant son entrée en vigueur, un délai de 24 mois pour se conformer à ses dispositions. Sans parler de la mise en place des « audits à blanc » afin de mieux préparer le passage aux nouvelles dispositions du système de classement hôtelier, déjà en expertise opératoire. Ce dernier comprend, entre autres normes de classement, l’obligation de certification des établissements touristiques classés. Ce qui rendra encore les choses plus dures pour les unités à défaut. Mieux : le nouveau système de classement prévoit, dans une première étape, l’audit structurel qui sera suivi par l’entrée en vigueur de l’opération « client mystère », prévue initialement pour début novembre, sachant qu’il existe actuellement quelques 90 auditeurs certifiés répartis sur les délégations régionales du tourisme. 2016 verra l’opérationnalité des « visites à blanc », armée des nouvelles grilles de classement dont l’hôtelier doit se conformer avant l’échéance 2017.
Quoiqu’il en soit, la disgrâce des unités gadiries sanctionnées porte un coup dur à la destination qui, d’après ces déclassements et avertissements, peine à épouser la qualité. Déjà sa capacité litière n’est pas aussi fameuse. C’est comme ajouter de l’huile sur le feu pour une destination pénalisée et qui dépérit du plan de développement, en termes des fonds alloués à sa promotion. Car il est inconcevable que la première station balnéaire du pays fasse pâle figure devant Marrakech, par exemple, qui jouit de toutes les attentions de l’Etat, à grands renforts de subsides et de positionnement médiatique généreusement dispatchés par les canaux officiels.
Dans le cas des hôtels sanctionnés, il faudrait, peut-être, les écouter pour voir pourquoi ils n’ont pas du s’acquitter des engagements pris pour rénover, en adaptant la fameuse formule «Renovotel» au contexte réel des hôteliers sur l’échafaud.
Source : tourismeetgastronomie.ma